Invictus

Publié le par Yseult

Je suis allée voir le film hier soir, et j'ai été émue aux larmes. Même en connaissant la fin, je n'ai pas pu m'empêcher de trembler avant chaque rencontre, avant chaque péripétie... Le film est beau, poétique, et j'ai adoré les gardes du corps qui permettent de rendre compte des tensions raciales (je déteste cet adjectif) avec réalisme et humour.
Mais ce qui m'a le plus marquée est le poème préféré de Nelson Mandela, interprété avec brio par Morgan Freeman. On l'entend quand François Pienaar visite sa cellule.



Invictus

Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les Dieux qui me donnent
Une âme, à la fois noble et fière.

Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout bien que blessé.

En ce lieu d'opprobres et de pleurs,
Je ne vois qu'horreur et ombres
Les années s'annoncent sombres
Mais je ne connaîtrai pas la peur.

Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.


Et en version originale, celle de William Henley en 1875 :

Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.

In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbow'd.

Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.

It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul.


Magnifique. Et que le poème, bien que traduit (j'ai dû aller voir le film en VF...), rime, était formidable. Qu'il existe des gens capables de traduire ainsi me réconcilie avec la beauté du monde.

Publié dans Culture

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